Saint Frère André

 
 

Naissance:

Saint Frère André, né Alfred Bessette le 9 août 1845 à Saint-Grégoire-d’Iberville, au Québec, est l’une des figures les plus emblématiques de la spiritualité catholique canadienne. Il est le huitième enfant d’une bonne famille chrétienne, mais pauvre. Religieux humble et dévoué, il est à l’origine de la construction de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal à Montréal, un sanctuaire mondialement connu. Connu pour sa dévotion à saint Joseph et les nombreux miracles qui lui sont attribués, il a été canonisé par l’Église catholique en 2010.

Une enfance marquée par l’épreuve:

Dès son plus jeune âge, Alfred Bessette est confronté à d’importantes difficultés. Alors qu’il avait dix ans, son père meurt écrasé par un arbre sous les yeux de son aîné qui vient d’avoir dix-huit ans. Or, un dimanche suivant, la maman du Frère André entendit un enseignement sur saint Joseph qui la toucha profondément. Comme elle n’a plus de papa pour ses enfants, elle prend saint Joseph comme père adoptif pour eux, et elle leur transmit sa dévotion. Sa mère, incapable de subvenir aux besoins de la famille, succombe à la tuberculose en 1857, laissant Alfred orphelin à l’âge de 12 ans. Il est alors confié à des parents et placé dans des familles d’accueil.
Malgré une santé fragile et une instruction scolaire très limitée, Alfred développe une foi profonde et un attachement particulier à saint Joseph. Il exerce divers petits métiers, notamment comme apprenti cordonnier, boulanger et ouvrier agricole, mais ses faiblesses physiques le contraignent souvent à abandonner ces emplois.

Son entrée chez les Frères de Sainte-Croix:

En 1870, à l’âge de 25 ans, Alfred décide d’entrer dans la Congrégation de Sainte-Croix à Montréal. Malgré ses capacités académiques limitées et sa santé fragile, il est accepté comme postulant grâce à l’intervention du père André Provençal, qui avait déjà perçu en lui une profonde spiritualité. À peine a-t-il le temps de rencontrer ses supérieurs que se déclare une foudroyante épidémie de variole. Le petit frère suggère que l’on fasse une procession avec la statue de saint Joseph. Le supérieur acquiesce, lui-même étant fort dévot de saint Joseph. Deux jours après, l’épidémie est vaincue  !

Lorsqu’il prononce ses vœux en 1874, il prend le nom de Frère André en hommage à son bienfaiteur.
Nommé portier au Collège Notre-Dame de Montréal, il accomplit cette tâche humble avec un dévouement exemplaire. C’est à ce poste qu’il commence à se faire connaître pour ses conseils spirituels et ses prières de guérison, attirant de plus en plus de fidèles.

Les premières guérisons miraculeuses:

Le premier miracle du frère André qui nous est connu est la guérison du frère Aldéric, dont le genou blessé a été gravement infecté. Mais les miracles qui le rendront célèbre sont les nombreuses guérisons des élèves à l’école; qu’il s’agisse d’une fracture du crâne, de fièvres ou encore d’une rage de dents guéri après leur avoir donné un petit soufflet sur la joue.

Frère André se distingue rapidement par son dévouement à la prière et sa confiance en saint Joseph. Il encourage les malades à prier et à appliquer une huile bénite en l’honneur de saint Joseph. De nombreux récits font état de guérisons inexplicables : des boiteux qui retrouvent l’usage de leurs jambes, des malades incurables qui récupèrent de manière soudaine.
Malgré les critiques et le scepticisme de certains médecins et membres du clergé, le nombre de pèlerins ne cesse d’augmenter. La réputation du Frère André s’étend bien au-delà de Montréal, attirant des visiteurs de tout le Canada et des États-Unis.

Un jour, le directeur spirituel du Frère André, qui s’appelait le Père Hupier, mourut. La nuit après l’enterrement du Père Hupier, le Frère André fait un songe sur le Père Hupier. Le Père Hupier se tient devant lui comme pour reprendre la direction spirituelle de l’année précédente. Le Frère lui demande  : «  Quelle prière pourrais-je faire qui soit la plus agréable au Bon Dieu  ?  » Le Père Hupier commence alors à réciter le Notre Père. Quand il arrive à la demande «  Que votre volonté soit faite  », il la répète trois fois, puis le songe s’évanouit. Mais le frère a compris «  qu’il aurait à surmonter beaucoup d’épreuves  ».

L’édification de l’Oratoire Saint-Joseph:

En 1897, sans que le frère y soit pour quelque chose, les Pères de Sainte Croix achètent un terrain sur le Mont-Royal, en face du collège, et le baptisent Parc Saint-Joseph. Un “ boulevard ” Saint-Joseph conduit à un kiosque en haut de la montagne d’où on jouit d’un magnifique point de vue. Au frère Aldéric qui, un beau jour, lui dit  : «  C’est curieux, chaque fois que j’entre dans ma chambre, je trouve la statue de saint Joseph tournée vers la montagne  !  » Frère André répond  : «  C’est que saint Joseph veut y être honoré  ».

Face à cet afflux de fidèles, Frère André conçoit le projet de construire un sanctuaire dédié à saint Joseph sur le Mont Royal. En 1904, une première chapelle modeste est érigée grâce aux dons des fidèles et aux efforts du religieux. Mais très vite, l’espace devient insuffisant pour accueillir les foules toujours plus nombreuses.
Malgré de nombreux obstacles, notamment des difficultés financières et l’opposition de certains ecclésiastiques, la construction de l’Oratoire Saint-Joseph progresse. En 1924, une vaste basilique est entreprise. Frère André veille à chaque détail et encourage les fidèles à contribuer, par leurs dons ou leur travail, à la réalisation de ce grand projet.

Les dernières années :

Jusqu’à la fin de sa vie, Frère André poursuit son ministère avec une inlassable dévotion. Malgré son grand âge et une santé toujours fragile, il continue à recevoir les malades et à prier pour eux. Il meurt le 6 janvier 1937 à l’âge de 91 ans.
Plus d’un million de personnes assistent à ses funérailles, témoignant de l’immense amour et respect que lui portaient les fidèles. Son tombeau, situé à l’Oratoire Saint-Joseph, devient un lieu de pèlerinage pour des millions de croyants.
Dès sa mort, de nombreuses personnes plaident pour sa canonisation. En 1978, il est déclaré vénérable par le pape Paul VI, puis béatifié en 1982 par le pape Jean-Paul II. Enfin, le 17 octobre 2010, il est canonisé par le pape Benoît XVI, devenant ainsi le premier saint né canadien.