La Bienheureuse Dina Bélanger

 
 

Son enfance:

Dina Bélanger naquit dans la ville de Québec, le 30 avril 1897. Étant fille unique, ses parents, de condition riche, lui prodiguèrent beaucoup d’attention, mais tout en évitant de la gâter par l’aisance du foyer familial. Ils étaient très consciencieux de lui montrer le chemin qu’il faut suivre pour demeurer sainte et pure.

Dès son jeune âge, elle a été initiée par ses parents à s’éloigner de toute offense contre Dieu, même la plus involontaire. Dans ses premières années, Dina manifesta souvent une volonté rebelle et obstinée. Cependant, ses parents corrigeaient ce mauvais comportement par leur vigilance et leur fermeté. « Je comprendrai, écrit-elle, seulement dans le Ciel la vigilance, le dévouement et l’amour de mon père et de ma mère. C’est une des plus grandes faveurs de naître et de vivre dans une atmosphère de paix, d’union, de charité, de sublimes exemples et de constante conformité au bon vouloir de la Providence. » … « Pour leur prouver ma reconnaissance envers eux, je n’ai qu’un devoir — et un devoir très impérieux: devenir sainte. C’est une dette sacrée. Sinon, je n’ai pas de piété filiale; je ne mérite pas d’être appelée leur enfant. »

« Aussitôt que ma langue se délia, maman m’apprit à prier. … Les premiers cantiques dont j’ai souvenance sont: «Le voici l’Agneau si doux», etc., et «Je mets ma confiance, Vierge en votre secours», etc. … Je n’avais que trois ans lorsque maman commença à m’emmener à des cérémonies religieuses… »

Un jour, Dina, âgée de quatre ans, fut amenée par sa mère à une retraite. C’était durant une neuvaine à saint François Xavier. Le prédicateur parla de l’enfer et la nuit suivante, dans un rêve, Dina vit des démons terrifiants, rouges comme le feu. Dina écrira: « Je voudrais inventer l’épithète la plus misérable pour les qualifier. Je fus terrifiée. Je considère ce rêve comme une grande grâce. Ayant une si horrible peur du démon, cela m’inspira une haine égale pour le péché, suggestion diabolique ».

Initiation à la charité

La petite Dina accompagna sa mère dans des visites aux pauvres. « J’accompagnais maman, écrit-elle, dans ses visites de charité. Toute ma vie, j’ai vu mes parents ouvrir les mains bien grandes pour secourir les pauvres […] Leur bonheur a toujours été de donner dans le silence et le secret. »

« Maman fut ma première maîtresse de catéchisme, assistée de papa. En répondant à mes mille «pourquoi», ils savaient rapporter le bien au bon Dieu, me parler de la Sainte Vierge, des anges et des saints. »

Ayant plusieurs parentes religieuses, Dina visita souvent des communautés religieuses à Montréal avec ses parents; c’est en assistant à une prise d’habit d’une cousine qu’elle ressentit pour la première fois le désir de devenir une religieuse.

A l’âge de six ans, elle commençait son éducation primaire à la Congrégation Notre-Dame. À l’école, Dina s’appliqua au travail et à l’étude. Le succès couronnait ses efforts. Un jour, l’institutrice lui fit remarquer qu’il n’y avait pas de sainte qui portait le nom de Dina. Dina Bélanger lui dit: « Eh bien! je serai sainte, je donnerai une patronne à celles qui porteront mon nom. »

Sa devise : Aimer et laisser faire Jésus et Marie :

À l’âge de 13 ans, Dina se consacra elle-même à la sainte Vierge selon la dévotion de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Elle disait sans cesse : « «Aimer et laisser faire Jésus et Marie». Voilà l’expression qui me satisfait. Aimer, cela veut dire l’amour jusqu’à la folie, jusqu’au martyre. Laisser faire, c’est l’abandon parfait qui suppose l’anéantissement, la destruction de moi-même. Laisser faire Jésus, c’est-à-dire laisser agir librement le Dieu d’amour; laisser faire Marie: lui confier aveuglement le soin de réaliser son Jésus enveloppé dans le manteau de mon être extérieur. »

À l’âge de seize ans, elle demanda à ses parents la permission d’entrer en communauté. Ses parents la considérant trop jeune, lui dirent d’attendre. Dina, particulièrement obéissante, se conforma à la volonté de ses parents et de son confesseur. Elle écrit: « Ma devise, «Plutôt la mort que la souillure», m’apparaissait comme une devoir impérieux. Auprès de mes parents si chrétiens et sous leur surveillante étroite, je me trouvais à l’abri du danger, tout favorisait ma piété, le milieu était des plus choisis. »

Études musicales

Depuis l’âge de huit ans, Dina avait commencé des leçons de piano chez elle sous la direction d’une maîtresse privée. A l’âge de onze ans, elle reçut un premier diplôme de piano. Elle commençait à être compétitrice en différentes circonstances. Elle recevait toujours avec humilité les compliments et attribuait au bon Dieu ses succès. Elle disait à ceux qui la félicitaient: « Je vous remercie, mais je n’en mérite pas, c’est le bon Dieu qui a fait cela et je ne suis que son instrument. »

Ses études musicales se poursuivirent et elle gagna rapidement son diplôme. Elle dit: « Ce travail musical me rapprochait de Dieu; je lui offrais chacune des notes jouées comme autant d’actes d’amour parfait. Mes pratiques devenaient souvent une méditation, surtout lorsque les pièces avaient un caractère lent et quelque peu recueilli. » 

Vers la fin de l’année 1915, ses parents et son directeur spirituel décidèrent que Dina poursuivrait ses études musicales au Conservatoire de Musique de New York. Pendant les deux années de ce cours, Dina eut deux compagnes qui plus tard entrèrent elles aussi dans les ordres religieux. C’était un grand sacrifice pour Dina de se soustraire de la sécurité familiale et des soins de ses chers parents, mais par esprit d’obéissance, elle partit aux États-Unis.

Les trois jeunes Canadiennes demeuraient en pension au couvent des Religieuses de Jésus-Marie. Il y avait une chapelle près de l’entrée du couvent et Dina visitait et s’entretenait avec Jésus dans le Saint Sacrement. Elle s’appliquait à l’étude mais avec une prudence naturelle et sortait très rarement dans le but d’une promenade. Ses efforts étaient toujours couronnés de succès. « Mon divin Maître, écrira-t-elle, … me rendait indifférente à l’appréciation du prochain sur mon compte… Jésus ne voulait pas que je jouisse de mes efforts, et il permettait que, par ma manière d’agir, les autres ne puissent pas supposer ce qui se passait en moi. »

Après deux ans aux États-Unis, elle rentra à Québec et restera chez ses parents pendant encore trois ans. Durant les trois années qui précédèrent son entrée en communauté, Dina expérimenta une terrible épreuve spirituelle. Tous ses exercices spirituels devinrent une source d’aridité, les prières et les méditations étaient un combat continuel contre les distractions. Malgré cela, Dina persévéra dans une vie intense de prière. C’est au début de cette épreuve qu’elle commença à entendre la voix de Jésus qui lui parlait dans son cœur.

Un jour, alors qu’elle se demandait quel pourrait être le but de son travail musical, Notre Seigneur lui répondit : «Tes connaissances musicales protègeront ta vocation. Mais tu feras du bien surtout par tes écrits». 

La réparation pour les sacrilèges commis contre Notre-Seigneur et le zèle du salut des âmes devinrent deux devoirs que Dina s’engagea à remplir. Ses souffrances et ses sacrifices conduisirent un nombre incalculable d’âmes au Ciel.

Son entrée en communauté

En 1920, alors qu’elle s’interrogeait sur quelle communauté religieuse elle devait rejoindre, elle entendit Notre Seigneur lui dire de joindre la Congrégation des Dames de Jésus et Marie. Il lui dit : «Je te veux à Jésus-Marie» 

Dina entra en communauté à l’âge de vingt-quatre ans. Elle est entrée chez les religieuses de Jésus-Marie de Sillery en 1921. La vie postulante de Dina était extrêmement difficile; le démon essayait toujours de la décourager, de la détourner de sa vocation. Cependant, son union intime avec Jésus la protégeait.

Après une retraite, alors qu’elle était postulante, Dina résuma en trois phrases le plan de sa vie nouvelle: « Obéir aveuglement, souffrir joyeusement et aimer jusqu’au martyre! » Dina s’accrocha à sa vocation et elle disait souvent que retourner dans le monde serait la souffrance la plus cruelle. La Mère supérieure confia à Dina l’enseignement du piano à des jeunes étudiantes et Dina se dévoua à cette nouvelle tâche avec enthousiasme. Elle voyait l’image de Dieu dans ces jeunes élèves.

Lorsque Dina revêtit l’habit religieux, elle prit le nom de Sœur Marie Ste-Cécile de Rome, patronne des musiciennes.

Les âmes consacrées :

Tout au long de sa vie religieuse, Notre Seigneur va lui révéler de très belles choses sur les âmes consacrées. «Je suis si sensible, lui dit Notre Seigneur, à l’amour vrai, à l’amour désintéressé des âmes consacrées, à l’amour qui ne cherche en tout que mes seuls intérêts […]. Je suis bien plus sensible à l’amour indifférent des âmes qui me sont consacrées qu’aux sacrilèges et aux profanations criminels dont je suis l’objet de la part de mes ennemis. Je donne tant de grâces et de lumières aux âmes qui me sont consacrées !» (c.f. Autobiographie, page 411).

Jésus fit connaître à Sœur Sainte-Cécile de Rome comment le lien entre les âmes est si important et spécialement pour ceux qui sont consacrés à Lui dans la vie religieuse. Notre Seigneur appelait Dina «ma petite moi-même». Il lui révéla ceci: « Je te fais voir toute la multitude des âmes consacrées jusqu’à la fin des temps, pour te faire comprendre le rayonnement, même d’une seule âme entièrement livrée à moi, sur toutes les autres âmes. Tu vois que, par elle, mes rayons s’étendent au loin, à l’extrême limite, c’est-à-dire que je fais du bien jusqu’à la fin des temps. » (c.f. Autobiographie).

« J’appelle toutes les âmes consacrées à se livrer totalement à moi, à se laisser remplir par moi, à me laisser agir librement en elles et rayonner par elles comme je le veux. Je les appelle toutes. Et tu vois comme il y en a bien peu qui ne me refusent rien. Dans toute cette multitude, en chaque âme, on ne devrait plus voir rien d’humain, mais me voir, moi seul. En regardant les âmes consacrées, mon Père céleste ne devrait reconnaître et voir en chacune d’elles que moi seul. Hélas! c’est bien loin de là! » Notre Seigneur lui dit aussi : «Si tu savais combien mon cœur est consolé quand je trouve une âme qui se livre totalement à moi! J’en trouve si peu!»

« Ma petite épouse écoute, écoute… écoute bien… Si toutes les âmes consacrées ne me refusaient rien, si elles me laissaient sans cesse librement agir en elles, toutes les autres âmes seraient sauvées. Oui, toutes les âmes seraient sauvées. Mon Père céleste, ne voyant dans les âmes consacrées que moi-même, son Fils bien-aimé, n’entendant que ma voix divine, ne pourrait rien leur refuser. Par la voix des âmes consacrées, je prierais et je supplierais mon Père céleste de sauver et de sanctifier toutes les autres âmes selon sa volonté sainte, et il ne pourrait pas me refuser… Je veux continuer la rédemption par ma vie dans les âmes. Prie et supplie mon divin Père. Supplier, cela veut dire prier avec instance, prier sans se lasser, prier avec l’assurance d’être exaucé. Prie et supplie ! » …(c.f. Autobiographie).

« Ma petite épouse, si je vois tomber tant d’âmes dans l’enfer, c’est sans doute parce qu’elles le veulent, mais c’est aussi à cause de l’abus que les âmes consacrées font de mes grâces. Prie et supplie, par ma très sainte Mère et par mon Cœur divin, prie et supplie mon Père céleste de sauver et de sanctifier toutes les âmes. Prie-le et supplie-le de sanctifier toutes les âmes consacrées. Mon Cœur aime chaque âme à l’infini. Durant ma vie humaine et terrestre, je ne pouvais faire davantage pour le salut et la sanctification des âmes; et depuis, je veux continuer la rédemption par ma vie dans les âmes. Prie et supplie mon divin Père. Supplier, cela veut dire prier avec instance, prier sans se lasser, prier avec l’assurance d’être exaucé. Prie et supplie. »

 «Le manque d’union avec Moi. Un grand nombre de mes épouses agissent trop souvent par elles-mêmes en oubliant de s’appliquer à s’unir à Moi. Je ne peux pas bénir leurs prières ni leur travail comme je le veux, parce que l’attachement à leurs désirs humains met obstacle à la plénitude de mes grâces […] Il faut me la demander. Je la donne, ma grâce, à toute âme qui me la demande, et surtout à toute âme religieuse qui est mon épouse et qui veut le devenir  […] Que l’âme me demande simplement la grâce que je règne en elle comme je le veux […] Y correspondre avec beaucoup d’amour.» (c.f. Autobiographie, page 398).

La vocation des prêtres : «Je les appelle, à devenir d’autres Christ. Être d’autres Moi-même : voilà leur vocation»

«De l’amour! De l’amour! J’ai soif des âmes! Un grand nombre d’âmes se perdent parce que beaucoup de mes prêtres ne m’aiment pas assez. Ils ne touchent pas les cœurs parce qu’ils ne sont pas assez unis à Moi. Ils comptent trop sur des moyens humains et sur leur activité propre, et pas assez sur mon action divine» (c.f. Autobiographie, page 420).

« Mes prêtres ! Je les aime tant, et en retour, il y en a tant qui cherchent leur jouissance en dehors de Moi ! Il y en a tant qui ne savent pas m’aimer ! (c.f. Autobiographie, page 419).

« Les crimes du monde irritent moins ma justice divine que les péchés et les fautes délibérées des âmes consacrées. Ah ! ma petite épouse, je t’ai donné tout l’amour de mon Cœur. Offre à mon Père mon amour infini pour apaiser sa colère et pour arrêter son bras irrité.» (c.f. Autobiographie, page 419).

 «Si je suis triste, c’est parce qu’il y a tant d’âmes consacrées qui m’aiment pour elles-mêmes ; c’est parce qu’il y a tant de mes prêtres qui cherchent leurs intérêts personnels avant les miens […] Ah ! Ma petite Moi-même, la plupart des âmes ont peur de m’aimer pour Moi. Même un grand nombre d’âmes consacrées, un grand nombre de mes prêtres redoutent mes divines avances. Trop d’âmes religieuses et sacerdotales ne comprennent pas que les sacrifices que je leur demande sont des flammes d’amour qui s’échappent de mon Cœur divin pour attirer et sanctifier leur cœur humain.» (c.f. Autobiographie, page 397).

«Offre à mon Père, pour mes prêtres, l’esprit de prière de mon Cœur, mon esprit d’oraison, l’union parfaite de mon Cœur avec Lui. C’est ce qui manque à tant de mes prêtres, l’esprit d’oraison, de vie intérieure intense. (c.f. Autobiographie, page 385).

«Dans toutes les communautés religieuses, il y a beaucoup d’âmes consacrées qui ne comprennent pas ce que c’est que le renoncement parfait […] Offre à mon Père le renoncement parfait de mon Cœur. Tu as toujours là, dans mon Cœur, tout ce qu’il faut pour suppléer abondamment à tous les manquements et à tous les oublis […] Ah ! Ma petite épouse, parmi les âmes consacrées même, il y en a bien peu qui comprennent l’amour de mon Cœur. Je ne puis pas leur donner la grâce de le comprendre parce qu’elles ne sont pas assez détachées d’elles-mêmes. Il y a bien peu d’âmes consacrées à qui mon Cœur peut se communiquer comme Il le désire !» (c.f. Autobiographie, page 382).

Abandon complet à Jésus : Intimité avec Dieu, source de bonheur :

Dieu dit un jour à Dina: « Une âme ne peut pas s’approcher de mon Cœur sans être heureuse, parce que je suis le foyer de la joie et du bonheur. Même dans les moments où j’associe une âme le plus intimement à ma passion et à mes souffrances, je sais changer pour elle en douceurs toutes les amertumes. » (c.f. Autobiographie).

   Dieu étant la bonté même; tout bien nous est communiqué par lui. Si nous sommes capables de faire du bien, d’aimer, et d’être heureux, c’est parce que cela nous est communiqué par Dieu. On dit même que des parents ne pourraient pas aimer leurs enfants si cela ne leur était pas communiqué par Dieu. C’est donc à la mesure que l’on est disposé à laisser Dieu agir en nous que nous serons capables de faire du bien, d’aimer, et même d’être heureux.

 Le jour de sa profession, Sœur Marie Sainte-Cécile de Rome avait comme idéal: «la substitution de Notre-Seigneur en elle». Elle voulait absolument être unie à lui de sorte que ses pensées, ses paroles et ses actions vinrent de Jésus et que sa propre volonté lui fût entièrement soumise. Elle disait : « Voici comment: les actions de Jésus ont une valeur infinie, un seul acte d’amour qu’il offre à son Père pourrait sauver des millions de mondes. Donc, si je restais anéantie, le Sauveur, recouvert du manteau extérieur de mon être, pouvait accomplir librement sa mission d’apostolat, baptiser et purifier les âmes dans son Sang, les attirer vers la perfection, les faire courir à l’odeur de ses parfums. Mais, hélas ! si j’hésitais seulement à demeurer dans mon état de mort, si je désirais, un instant, renaître à la poussière, alors, j’interrompais l’action de Jésus; à ce moment-là était-il prêt à distribuer le torrent de ses grâces dans tout l’univers, et si je mettais un obstacle, je devenais responsable du bien qui ne s’accomplirait pas à défaut des lumières divines. Le Maître commençait à me dessiner le caractère de la mission dont il m’avait parlé quelque temps avant mon entrée au noviciat. » (c.f. Autobiographie).

L’eucharistie et le salut des âmes :

      « Chaque matin, à mon action de grâces, le doux Sauveur me déterminait un nombre d’âmes à lui conquérir dans la journée. Maintenant, le chiffre n’en est plus fixé: je les lui demande toutes; je voudrais les plonger, sans exception, dans son Sang précieux, je voudrais, par l’application de ses mérites, fermer l’enfer à jamais. Sa miséricorde est infinie. Notre Rédempteur a soif de pardonner et d’oublier. Il n’attend souvent qu’un geste ou une pensée d’amour de notre part pour accorder à tel ou tel pécheur la grâce extraordinaire qui l’arrachera des mains de Satan » (c.f. Autobiographie, Vol I, page 201).

       Notre Seigneur a dit à la Bienheureuse Dina Bélanger: «Mon Cœur déborde de grâces pour les âmes. Amenez-les à mon Cœur Eucharistique.» Un jour, alors qu’elle priait devant le Saint Sacrement, Notre-Seigneur montra à la Bienheureuse Dina Bélanger, la puissance de l’Adoration devant l’Eucharistie. Un peu avant son heure d’Adoration devant le Saint Sacrement, Jésus lui montra une multitude d’âmes sur un précipice au bord l’Enfer. Une heure plus tard, après son Adoration, Notre-Seigneur lui montra ces mêmes âmes, mais cette fois, dans les mains de Dieu. Ensuite, le Christ lui révéla que son Heure d’Adoration a permis à cette multitude d’âmes d’être sauvée.

    La Bienheureuse Dina Bélanger nous dit : « Si les âmes comprenaient le Trésor qu’elles possèdent dans la Divine Eucharistie… les églises déborderaient d’adorateurs consommés d’amour pour le Divin prisonnier pas moins la nuit que le jour »

Elle reçut des grandes lumières sur la Sainte Eucharistie. Elle écrit: « Avant-hier, pendant la bénédiction du très Saint Sacrement, soudain, une douce lumière m’éclaira. D’après ce que Dieu m’a fait comprendre, depuis quelques jours, la présence de Jésus en la sainte Hostie s’expliquait clairement pour moi. Hier et ce matin, même compréhension. Le voile du mystère est déchiré. Il est là, mon Dieu, l’Unité infinie, la Trinité adorable sous l’apparence d’un petit morceau de pain. Il est là, Jésus avec son humanité sainte, son Cœur, son Sang précieux, son Âme, avec sa divinité éternelle; il est là, tout entier, en chaque Hostie consacrée et en chaque parcelle d’Hostie consacrée. » Jésus lui dit: « Tu ne me posséderas pas plus au ciel, me dit-il, car je t’ai absorbée en entier ». (c.f. Autobiographie).

La maladie:

    Tout au long de sa vie religieuse, Dina avait une santé fragile. Ses Supérieures, découvrant la grandeur de son âme et sachant que la maladie la conduirait tôt au tombeau, lui ont demandé d’écrire l’histoire de sa vie et de son cheminement spirituel. Elle le fit par obéissance malgré les immenses sacrifices que lui demandait le dévoilement de son cœur.

      Le 2 septembre 1926, alors qu’elle était en prière devant un crucifix, Notre Seigneur lui demanda : «Veux-tu goûter le calice de ma Passion?» Dina accepta sans hésitation. À partir de ce moment-là, elle participait à la Passion du Christ tous les jeudis et les vendredis. Il semblerait qu’à partir de ce moment-là, elle ait reçu les stigmates de Notre Seigneur, mais de façon invisibles. En effet, la Sœur qui la soignait remarquait que Sœur Sainte-Cécile de Rome souffrait beaucoup lorsqu’on lui touchait les mains et les pieds.

  Comme sa maladie commençait à progresser, Sœur Sainte-Cécile de Rome passait plusieurs heures à l’infirmerie. Durant la sainte Messe, elle recevait des visions des célébrations au Ciel qui transportaient son âme au Paradis. Elle entendait souvent les chœurs célestes. Elle écrit: « Je ne peux plus trouver de plaisir dans les harmonies et les mélodies terrestres. Non ! Non ! Même les plus parfaites ne sont qu’un son à peine perceptible, manquant de chaleur. Oh ! comme elles sont captivantes les harmonies célestes ! » 

En plus de cela, Jésus lui demandait d’écrire ce qu’elle voyait ou entendait. Sa compréhension des choses célestes s’accroissait et aussi son amour de Dieu. Elle livrait plusieurs combats contre le démon et malgré les souffrances qu’il en résultait, avec les conseils de Jésus, elle devenait plus vertueuse.

Dieu lui communiqua la soif du salut des âmes. Elle s’unit à Jésus pour expier toutes les fautes qui étaient commises et pour que les âmes en danger de damnation éternelle soient sauvées et obtiennent le bonheur éternel.

Vœux perpétuels et sa mort:

Après sept ans de vie religieuse, Sœur Marie Sainte-Cécile de Rome, prononça ses vœux perpétuels et devint pour toujours l’épouse de Notre-Seigneur Jésus-Christ, unie à Lui pour l’éternité! Quelle grande joie, elle ressentit!

La santé de la grande mystique commença à décliner. Comme elle ne pouvait plus écrire, une des sœurs était toujours à côté d’elle pour noter ses réflexions et inspirations intérieures qu’elle recevait de Notre-Seigneur. De son amour de la souffrance se dégageaient de la bonté et des ravissements dans tous les moments de ses dernières années sur la terre. Même pendant les souffrances atroces, elle continuait de sourire et sa figure rayonnait du bonheur d’être capable de souffrir pour son Jésus d’amour. Elle s’envola pour le Ciel le 4 septembre 1929, à l’âge de trente-deux ans.

 

Sources: 

Dina BÉLANGER, Autobiographie, publié par les Religieuses de Jésus-Marie