Les premières croix du Canada

 
 

Jacques Cartier, l’explorateur du Canada:

Jacques Cartier est un navigateur, explorateur français et écrivain par ses récits de voyage, né en 1491 à Saint-Malo, en Bretagne. Le 19 mars 1534, il fut mandaté par le roi de France François 1ᵉʳ, qui lui ordonna de « faire le voyage de ce royaume aux Terres Neuves pour découvrir certaines îles et pays où l’on dit qu’il doit se trouver grande quantité d’or et autres riches choses ». 

La croix à Saint-Servan, première croix: 

 Le navigateur quitta Saint-Malo le 20 avril 1534 avec deux navires et 61 équipages et traverse rapidement l’Atlantique en 20 jours. Il aborde le golfe du Saint-Laurent et explore le territoire alentour qu’il nomme Canada (de l’iroquoien kanata, village). L’exploration s’effectue d’abord le long d’un territoire fréquenté par les pêcheurs bretons : de la baie des Châteaux (détroit de Belle-Isle) jusqu’au sud de Terre-Neuve. » L’énergie de Cartier n’était pas seulement soutenue par l’esprit de curiosité, mais aussi par certains desseins religieux » (c.f. Les origines religieuses du Canada). Il planta donc une première croix à Saint-Servan, sur la côte nord du golfe, pour ensuite piquer vers le sud. C’est là qu’il rencontra les Îles-de-la-Madeleine, qu’il nomme « Les Araynes », et puis l’île Saint-Jean, qui deviendra en 1799 l’Île-du-Prince-Édouard. Cartier progresse ensuite jusqu’à la baie des Chaleurs où, le 7 juillet, il rencontre des Micmacs. Les palabres sont assorties d’échanges que l’histoire a consignés comme étant le premier geste commercial intervenu entre Français et Amérindiens. Peu après, Cartier atteint la baie de Gaspé le 14 juillet 1534.

La croix de Gaspé, deuxième croix:

    Le 24 juillet 1534, il planta une deuxième croix du Canada, à Gaspé, consacrant encore une fois le pays au Christ-Roi. Voici ce qu’il écrivit dans son journal de bord: « Le 24e jour dudit mois, nous fîmes faire une croix de trente pieds de haut, qui fut faite devant plusieurs sauvages, sur la pointe de l’entrée dudit havre, sous le croisillon de laquelle nous mîmes un écusson en bosse, à trois fleurs de lys, et dessus un écriteau en bois, gravé en grosse lettre de forme, où il y avait : Vive le Roy de France! Et plantâmes cette croix sur ladite pointe, devant les sauvages, lesquels la regardaient faire et planter. Et après qu’elle fut élevée en l’air, nous nous mîmes tous à genoux, les mains jointes, en l’adorant devant eux, et leur fîmes signe, regardant et leur montrant le ciel, que par elle était notre rédemption, de quoi ils firent plusieurs admirations, en tournant et regardant cette croix. Étant retournés en nos navires, vint le capitaine, vêtu d’une vieille peau d’ours noir, dans une barque, avec trois de ses fils en son frère, lesquels ne s’approchèrent aussi près du bord que de coutume; ils nous fit une grande harangue, nous montrant ladite croix, et faisant le signe de la croix avec deux doigts. Puis il nous montrait la terre, tout à l’entour de nous, comme s’il eut voulu dire que toute la terre était à lui, et que nous ne devions pas planter ladite croix sans son congé. »

 
 

 

Sources: 

-GOYAU, Georges, Les origines religieuses du Canada, une épopée mystique, pages 2 et 3