Le Calvaire d’Oka

 
 

L’origine du Calvaire d’Oka:

Après la fondation de Québec en 1608, plusieurs communautés religieuses s’installent en Nouvelle-France pour répandre la parole de Dieu auprès des autochtones, et leur conversion soulève des problèmes d’ordre linguistique et culturel. Ces communautés emploient diverses techniques de persuasion, dont la constitution de missions en territoire amérindien, la traduction de textes religieux en langues autochtones et l’élaboration d’une imagerie biblique compréhensible par les Amérindiens et compatible avec leur culture. C’est en 1717 que la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes est concédée aux Sulpiciens, qui y déménagent leur mission du Sault-au-Récollet. Ils y regroupent des Amérindiens de quatre nations : Algonquins, Nipissings, Agnies et Hurons. En 1733, la mission compte environ 560 Amérindiens résidants. Le calvaire d’Oka est érigé entre 1740 et 1742, à l’initiative du sulpicien Hamon Le Guen (1687-1761). Il se compose de sept chapelles qui abritent des oeuvres d’art représentant des épisodes de la Passion. Contrairement à l’habitude qu’avaient les missionnaires de faire venir les autochtones dans leur chapelle, les Sulpiciens ont établi ce lieu de culte dans la montagne, un environnement familier aux Premières Nations afin de mieux les évangéliser. Ce chemin de croix constitue l’une des plus importantes manifestations de la vaste entreprise d’évangélisation des autochtones et il est le seul de ce type au Québec.

Le Calvaire d’Oka fut également le lieu de pèlerinage le plus important de la région de Montréal durant le dix-neuvième siècle. Organisée à la mi-septembre, la fête annuelle de l’Exaltation de la Sainte-Croix a attiré jusqu’à 30 000 personnes en 1889.

Les sept tableaux du Calvaire d’Oka:

L’histoire derrière les sept tableaux sculptés du Calvaire d’Oka est étonnante. Créés vers 1775 par François Guernon dit Belleville, ils avaient pour but de remplacer les toiles installées dans les sept petites chapelles qui jalonnent un sentier de pèlerinage – et d’évangélisation – créé par les Sulpiciens dans ce qui est aujourd’hui le parc national d’Oka, dans les Laurentides.

À travers le temps, les bas-reliefs de bois, exposés à des conditions météorologiques difficiles, ont été peints et repeints… Et pas toujours pour le meilleur. En 1970, près de 200 ans plus tard, ils ont été retirés des petites chapelles blanches après avoir été vandalisés. Ce ne sera qu’en 2004 que de nouvelles copies, réalisées par Georges Vincelli, seront réinstallées. Les originaux, quant à eux, ont failli être vendus aux enchères en 2011. Le Musée de la civilisation (dans le Vieux-Québec) les a sauvés in extremis, par le biais de sa Fondation, pour la somme de 150 000 $.

 
 

 

Sources:

patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=93537&type=bien