Le sanctuaire à Notre-Dame-de-Lourdes en Saskatchewan

 
 

Origine du sanctuaire:

Le sanctuaire de Notre-Dame-de-Lourdes, situé dans le village de St-Laurent est le plus ancien en Saskatchewan. Plusieurs miracles y ont eu lieu. L’impulsion pour établir un sanctuaire peut être attribuée à un frère oblat, Jean-Pierre-Marie Piquet. Il est arrivé à Saint-Laurent en octobre 1879. Les environs lui rappellent Lourdes où la Vierge Marie apparut à Bernadette Soubirous.
Les deux Oblats, le frère Piquet et le père Vital Fourmond, prirent l’habitude d’aller prier à la source qui se trouve à mi-chemin de la rive escarpée de la rivière Saskatchewan Sud, du côté ouest.
Le printemps suivant, le frère Piquet quitta la mission, mais le père Fourmond continua ses pèlerinages à la source et encouragea les autres à y prier. En 1881, il plaça une image de Notre-Dame de Lourdes sous verre dans une encoche taillée à l’arrière d’un arbre qui se trouvait près de la source. Les intempéries ont eu raison de l’image ; elle fut enlevée et une petite statue de Notre-Dame de Pontmain fut repeinte et placée dans l’arbre. C’est là que l’institutrice, Mademoiselle Onésime Dorval, et ses élèves s’occupèrent du sanctuaire. Le frère Piquet revint l’année suivante et aida à ériger la grotte. Plusieurs guérisons miraculeuses eurent lieu dans ce sanctuaire. Charles Nolin, ancien ministre à l’Assemblée législative du Manitoba, s’était installé dans le district. Sa femme souffrait d’une maladie débilitante depuis dix ans et les médecins de la Rivière Rouge au Manitoba et de Prince Albert ne pouvaient la soigner. Monsieur Nolin obtint de l’eau de Lourdes de la sœur du couvent de Saint-Laurent et, en même temps, il promit d’installer une statue de Notre-Dame pour le site si sa femme guérissait. Le 16 décembre 1884, une neuvaine fut commencée pour Madame Nolin avec le rassemblement des voisins. Le plus jeune des fils de Nolin, que le Père Fourmond décrit comme  » pur et beau comme un petit angle « , fut chargé de déposer quelques gouttes d’eau sur les parties douloureuses du corps de sa mère.
Après avoir reçu les gouttes, Madame Nolin dit avoir eu une « sensation de brûlure, suivie d’une sensation de confort ». Elle fut ensuite guérie et vécut une vie en santé jusqu’à sa mort en 1927, à l’âge de 79 ans. Monsieur Nolin tint sa promesse et fit don d’une statue le 1er novembre 1885.

D’autres miracles:

D’autres miracles eurent lieu à Saint-Laurent. Prenez, par exemple, le cas du frère Guillet, Oblat de Marie Immaculé, de Reindeer Lake, en Saskatchewan. Il était infirme à cause d’une blessure à la jambe. À la suite de cela, il fit une neuvaine et marcha péniblement jusqu’au sanctuaire. Sa jambe fut guérie le 21 septembre 1893 et il retourna à la mission de Reindeer Lake. Pour commémorer la guérison du Frère Guillet, la tradition de marcher les 12 km de Duck Lade à St-Laurent s’est perpétuée jusqu’à nos jours.
En 1901, le frère Guillet fut affecté à la région de Fish Creek. Il poursuivit l’œuvre du frère Piquet en s’occupant de la grotte et en encourageant les pèlerins à s’y rendre. C’est à son instigation que le premier pèlerinage interparoissial a lieu le jour de l’Assomption, en 1905.

Une ombre mystérieuse en forme de croix:

En juin 1890, pendant l’octave de la Fête-Dieu, un événement extraordinaire se produisit dans le grenier du Couvent. Sur la cloison à droite de l’escalier, on aperçut l’ombre d’une grande croix, montrant clairement le contour de Notre-Seigneur crucifié. Elle semblait être projetée par une lumière qui brillait à l’intérieur par la fenêtre ouverte. Mademoiselle Odile Pelletier, l’institutrice qui assista à ce phénomène avec ses petits pensionnaires, chercha une explication plausible. N’en trouvant pas, elle se rendit chez le Père Fourmond. Le bon Père, ému par ce qu’il vit, prédit une période de décadence des plus lamentables pour le village de Saint-Laurent, et leur dit de se mettre à genoux. Il dit ensuite : « C’est mystérieux, prions ensemble » et il pria avec eux. La même image apparut pendant plusieurs jours consécutifs.

Amélioration de la grotte :

Ce sanctuaire centenaire a connu de nombreuses améliorations et modifications. La grotte d’origine a été remplacée, améliorée et agrandie au fil des ans. La grotte existante a été achevée en 1951. Un nouveau chemin a été aménagé le long de la rivière pour le chemin de croix et la procession du pèlerinage. Une chapelle en forme de « A » de Notre-Dame des Douleurs se trouve également le long du chemin.
En 1954, un kiosque en bois orné d’une statue de Notre-Dame de Lourdes a été remplacé en bordure de la route 11, près de l’entrée de la route sinueuse et sablonneuse menant à Saint-Laurent. La structure a été endommagée par le vandalisme et un kiosque en brique a été offert en 1981 par la Catholic Women’s League du diocèse de Prince Albert. La statue de Notre-Dame de Lourdes sur la route n’invite pas seulement les pèlerins à se rendre à St-Laurent, elle sert également à rappeler à tous les voyageurs de la route notre Sainte Mère Marie, la patronne de la Saskatchewan.

La petite église en rondins :

La première église en rondins fut construite en 1938. Après que cette église en rondins ait été rénovée, un incendie la détruisit le 25 août 1990. La croix du clocher tomba à l’extérieur de l’église et a miraculeusement survécu au feu ; elle n’a été carbonisée que lorsqu’un mur en feu tomba sur elle. Cette croix est maintenant exposée dans la nouvelle église en rondins.

 

Sources:

Dr. Joseph LOZINSKY et Heather A. LEIER, Mary as Mother, pages 27 à 29.