Père Jean-Baptiste de la Brosse

 
 

Jeunesse:

      Le Père Jean-Baptiste de la Brosse est né le 30 avril 1724, en Charente, dans le centre France. Alors qu’il était encore jeune, il entra chez les Jésuites, où il fut ordonné prêtre en 1753. L’année suivante, il partit pour être missionnaire au Canada. Dès son arrivée, il fut envoyé en Acadie pour évangéliser les Malécites et les Abénaquis.

     À peine un an après son arrivée, le Père de la Brosse dut s’enfuir et se cacher dans la forêt pour éviter la déportation des Acadiens par les Protestants. Il se sauva donc à Québec, où il resta pendant quelques années pour s’occuper des indigènes qui vivaient dans les environs. Les indigènes l’aimaient tellement que les différentes tribus se disputaient quasiment pour le garder elles.

   En 1759, les Anglais attaquèrent la ville de Québec, plus exactement sur les plaines d’Abraham. Pendant la bataille, le bon Père s’occupa de donner les derniers sacrements aux soldats qui étaient mourant. Lorsque la ville de Québec fut finalement prise par les Anglais, il fut mis en prison. Cet emprisonnement ne dura pas longtemps, puisqu’il fut relâché par les Anglais, étant donné qu’il n’était pas une menace. Il put donc continuer d’évangéliser les autochtones dans les environs de la ville de Québec jusqu’en 1766.

En 1766, il fut nommé missionnaire chez les Montagnais, dans un vaste territoire s’étendant de l’Isle-aux-Coudres à Sept-Îles et de Tadoussac à Chicoutimi. C’est à partir de cette époque que la grande œuvre de sa vie commença. 

Père de la Brosse conjure le feu:

Un jour, un grand feu de forêt se déclencha au Saguenay. Avec zèle et courage, le Père partit à la rescousse de ceux qui étaient en péril. On raconte qu’à un moment donné, il rencontra un groupe d’indigènes qui se sentaient entourés par l’incendie, ne trouvant la voie de sortie. Le Bon Père leur montra le chemin qu’il fallait prendre. Comme le feu s’approchait de plus en plus d’eux, Jean-Baptiste de la Brosse se retourna, traça une ligne par terre avec son bâton. Les témoins disent que le feu ne passa jamais outre la ligne. 

 
 

Il a prédit sa mort :

Un jour de la veille de Pâques en 1782, alors que le Père de La Brosse était à Tadoussac où il se préparait à célébrer la messe à Minuit à la petite chapelle du lieu, il sembla que ce bon missionnaire était de fort bonne humeur et se rendit même pour discuter avec quelques officiers du poste de traite de Tadoussac. Mais bientôt, le Jésuite prit un air plus sombre et déclara à ses interlocuteurs: « Mes amis, je vous dis adieu pour l’éternité, car vous ne me verrez plus vivant sur terre. Ce soir même à minuit, je serai mort. Vous entendrez à cette heure-là sonner la cloche de ma chapelle: elle annoncera ma mort. Venez alors vous en assurer par vous-mêmes. Mais je vous en prie ne touchez point à mon corps. Demain, vous irez chercher, à l’Isle-aux-Coudres, Monsieur l’abbé Compain, pour m’enterrer et me donner la sépulture. Il vous attendra au bout du bas de l’île. Ne craignez point de partir, quelque temps qu’il fasse. Je réponds de ceux qui feront le voyage ».

Ses interlocuteurs eurent peine à croire à cette prophétie. Ils en demeurèrent stupéfaits, mais aussi inquiets toute la soirée. Soudain la cloche de la chapelle retentit: il est minuit! Les hommes se rendirent alors à la chapelle et découvrirent le père de la Brosse prosterné à terre, les mains jointes devant l’autel. Il est mort. C’était la nuit du 11 avril. Dès que la nouvelle de la mort du père de la Brosse se répandit, la chapelle de Tadoussac se remplit et de nombreux Amérindiens se rendirent sur place afin de témoigner de leur affection envers le bon Jésuite.

Toutefois, selon la prophétie du père de la Brosse, des hommes de Tadoussac devaient se rendre à l’Isle-aux-Coudres afin d’aller chercher le Père Compain. C’est alors qu’une tempête de vent s’éleva en ce matin de Noël et personne ne sembla intéressé à affronter le fleuve où l’eau poudre comme de la neige. Quatre hommes prirent finalement leur canot en se rappelant les paroles du Jésuite: “ Ne craignez rien, il n’y a aucun risque pour ceux qui feront le voyage. ” Les voyageurs firent ainsi le périple sur le fleuve en toute sécurité et l’eau sembla s’aplanir devant eux à mesure qu’ils avancèrent.

Révélations au Père Compain:

Le soir du 11 avril 1792, le Père Compain, curé de l’Isle-aux-Coudres, fut éveillé vers minuit par les cloches de son église qui s’étaient mises en branle et tintaient un glas. Tout de suite, il sut que le vieux curé de Tadoussac, le Père de La Brosse, venait d’expirer car celui-ci lui avait un jour prédit que cela se passerait ainsi. 

Le lendemain, alors qu’il s’était dirigé vers le bout de l’île et scrutait la mer, le Père Comprain vit s’approcher un canot avec deux hommes à son bord. Les canotiers aperçurent le Père Compain qui les attendait à l’endroit désigné par le père de La Brosse soit “au bout du bas de l’île”. Le Père Compain cria d’ailleurs aux voyageurs: « Le Père de La Brosse est mort, vous venez me chercher pour lui donner une sépulture. Je sais! J’ai été prévenu en songe! » Le soir même, le père Compain débarque à Tadoussac. Il célébra une cérémonie digne de ce saint prêtre.

Encore aujourd’hui, le Père Jean-Baptiste de la Brosse est enterré dans la petite chapelle de Tadoussac, celle même où il fut retrouvé sans vie.

 

Sources:

http://www.biographi.ca/fr/bio/la_brosse_jean_baptiste_de_4F.html