La Bienheureuse Catherine de Saint-Augustin

 
 

Jeunesse de la Bienheureuse Catherine de St-Augustin:

Catherine de Longpré, fille d’un père avocat et de Françoise Jourdan de Launay, est née et baptisée le 3 mai 1632 à St-Sauveur-le-Vicomte, en basse Normandie. En cette même année, les Jésuites retournèrent en Nouvelle-France et obtinrent le monopole des missions canadiennes.

Catherine fut élevée par ses grands-parents maternels qui voulurent ainsi aider leur fille Françoise, mère de plusieurs enfants. Les grands-parents tinrent chez eux une sorte d’hôpital qui ressemblait un peu à un Hôtel-Dieu, car Dieu est reconnu présent dans ses malades. Catherine fut ainsi mise en contact avec des miséreux. Elle apprit le dévouement aux autres. Elle avoua dans son Journal que dès l’âge de trois ans et demi elle avait au cœur un désir brûlant de faire la volonté de Dieu. Ce souci d’accomplir la volonté de Dieu sera le pivot de sa spiritualité. Elle y voit la condition essentielle de l’union à Dieu.

Un jour, alors qu’elle n’avait que trois ans et demi, Catherine eut la grâce d’avoir la visite d’un Jésuite, le père Malherbe. Lors de cette belle visite, la fillette demanda à sa mère comment il est possible de mieux faire la volonté de Dieu. ‘’J’avais un désir très grand de faire la volonté de Dieu […], raconte-t-elle en son Journal, je ne manquais pas de m’informer souvent de ma bonne mère, comment il fallait faire la volonté de Dieu. Cela l’obligea un jour que le père Malherbe Jésuite était à la maison, de m’appeler devant lui, et dire que j’étais importune à demander ce que c’était que la volonté de Dieu, et comment il faillait faire; et se tournant vers moi, elle me dit que je fisse mes demandes au père, et qu’il m’enseignerait mieux qu’elle. Je demandai donc tout ce qui me vint en l’esprit touchant cette matière; et il me souvient qu’une des dernières questions, fut de savoir qui est-ce qui fait bien la volonté de Dieu? Le Père à l’occasion d’un pauvre qu’on venait d’apporter fort malade, tout rempli d’ulcères et couvert de vermine, me dit; mon enfant, c’est ce pauvre-là qui fait bien la volonté de Dieu, prenant son mal de bon cœur comme il le fait; car, ajoutât-il, on fait plus assurément la volonté de Dieu dans les afflictions, les humiliations et les souffrances, que lorsqu’on a tout à souhait. Je lui demandai pourquoi cela, et si ceux qui ne souffrent point seraient damnés, ne faisant pas si bien la volonté de Dieu que les autres? Il me dit que non, et m’expliqua pourquoi les marques de la volonté de Dieu étaient plus assurées dans ceux qui souffraient que dans les autres. Sa réponse me donna un désir si véhément de souffrir pour mieux la volonté de Dieu, que je ne pensais plus qu’à souffrir bien du mal’’. (C.f. La vie de la Mère Catherine de Saint Augustin, Père Paul Ragueneau, page 23).

En 1643, alors qu’elle avait onze ans, elle rencontra Saint Jean Eudes qui lui prédit qu’un jour elle deviendra religieuse. L’année suivante, Catherine et sa sœur frappèrent à la porte de l’Hôtel-Dieu de Bayeux dans l’intention de consacrer totalement leur vie à Dieu et à ses œuvres dans l’Institut des Sœurs Hospitalières de St-Augustin. Elle sont toutes deux reçues en communauté.

Mission au Canada et la vie mystique :

    En 1648, alors qu’elle n’avait que 16 ans, elle se porta volontaire pour aller aider les religieuses de sa congrégation à fonder l’Hôtel-Dieu de Québec. Elle s’embarqua pour la Nouvelle-France à partir du port de Bayeux. Elle apporta avec elle une statuette de la Vierge Marie réputée miraculeuse et qui se nomme Notre-Dame-de-Protection.

Lors du voyage, une épidémie de la peste rendit malades de nombreux matelots. Catherine se porta volontaire pour les soigner. Son dévouement fit qu’elle tomba malade à son tour ; ce qui la mena aux portes de la mort. ‘’Étant sur mer pour venir en ce pays, écrit-elle, je fus malade de la peste jusqu’à l’extrémité, et on n’attendait que le moment auquel je dusse expirer […]. Comme j’étais donc seule, pensant à Dieu avec paix et confiance, voilà qu’un gros dragon se met à côté de moi. Sa gueule grande et ouverte semblait me vouloir engloutir. Il tenait deux griffes levées en haut, comme pour me saisir, sitôt que je serais jugée. J’eus une grande peur à la vue de ce monstre d’Enfer : mais ce qui pensa me faire mourir, fut la vue claire et distincte de nombre et de la qualité de tous mes péchés qui me parurent si horribles, que moi-même je me condamnais à l’Enfer dans ce moment […] m’adressant ensuite à la sainte Vierge, je lui dis avec toute la tendresse et la confiance d’un enfant envers sa bonne mère : hé bien sainte Vierge, il sera donc dit qu’une personne, laquelle après Dieu a mis toutes sa confiance en vous, sera damnée? […] Comme j’achevais de lui parler, je la vis paraître comme une Dame pleine de majesté et de douceur; le dragon s’enfuit à la vue de cette sainte Dame, et elle me dit : «Ma fille et ma sœur! Tu as blessé le cœur de mon Fils et le mien : si tu veux mourir, ne craint point, le démon ne te saurait nuire, je suis ici pour te recevoir. Mais on te demande encore pour la terre; que veux-tu?» ‘’Ce que je veux sainte Vierge, vous le savez; que la volonté de votre Fils et la vôtre soit faite en moi? «Vous resterez donc encore au monde; mais avec incertitude de votre salut : pensez-y?» ‘’Hélas ma chère Mère! Je n’ai rien à choisir que ce que vous aimerez le mieux. Je sentais pourtant un grand combat; mais je ne pouvais avoir de désir que pour la volonté de Dieu. Elle toucha d’un doigt ma peste, laquelle s’étant ouverte en même temps, mon cœur commença à se fortifier… (C.f. La vie de la Mère Catherine de Saint Augustin, Père Paul Ragueneau, pages 39-40)

 
 

Arrivée à Québec :

Elle arriva à Québec en août 1648, et elle se mit immédiatement au service des malades, tant Français qu’Amérindiens. À l’époque, l’Hôtel-Dieu de Québec n’était qu’une simple cabane en bois. Les gens vivaient constamment dans la crainte d’attaque par les Iroquois, ainsi que dans conditions de climat rude et d’extrême pauvreté. Afin de favoriser le contact avec les patients amérindiens, la Bienheureuse se donna la peine d’apprendre leurs langues. Les Hurons ne se trompèrent pas en voyant, sous un
extérieur fragile, une âme intrépide. Ils la nommèrent Iakonikonriostha, ce qui veut dire « celle qui rend l’intérieur plus beau »

Catherine prit comme directeur spirituel le Père Paul Raguenau, un Jésuite très connu en Nouvelle-France, et qui écrira sa première biographie. À peine un an après son arrivée, le Père de Brébeuf et le père Lalemant moururent martyrs. Même si elles n’eut jamais l’occasion de les rencontrer personnellement, puisque ces missionnaires vivaient près du Lac Huron ; toutefois, elle entendit beaucoup parlé de ces jeunes martyrs.  Ayant une affection particulière pour le Père de Brébeuf, puisqu’elle avait beaucoup entendu parler de lui, mais aussi parce qu’il venait de la Normandie tout comme elle, elle décida de lui consacrer sa vie.

   Surtout à partir de 1652, elle subira de nombreuses tentations contre l’impureté, contre la foi et contre sa fidélité à rester au Canada. Malgré cela, elle aura de nombreuses visions de Notre-Seigneur, de Notre-Dame, de Saint Joseph, de Saint Michel Archange, et de plusieurs autres saints. Le Ciel lui donnera le Père de Brébeuf comme second directeur spirituel pour la supporter dans ses nombreuses tentations, qui seront des moyens choisi par le Bon Dieu pour la purifier et la sanctifier.

Elle a eu des visions de nombreux saints, et en particulier de Saint Jean de Brébeuf. Il lui avait été donné du ciel comme directeur, mais en toute subordination à son directeur ordinaire. Elle a vu Notre Seigneur, la Vierge Marie, beaucoup d’anges et de saints. Souvent, des âmes du Purgatoire lui sont apparues dans leurs souffrances, lui demandant son aide, même certaines de celles qui étaient mortes en France, avant que la nouvelle de leur mort n’arrive au Canada.

   Elle demeurera cependant discrète par rapport à ces visions. Seulement son directeur spirituel et Monseigneur de Laval (il arriva à Québec le 9 juin 1659) seront au courant de ses nombreuses visions. Elle avait cependant une politique concernant les visions :

 Ne pas désirer les visions :

 «Sa grande Maxime était que pour marcher en sûreté dans les voies de Dieu, il fallait s’appliquer uniquement sur la pratique des vertus solides, l’humilité, la patience, l’obéissance, la charité, la douceur, et la conformité aux volontés de Dieu; puisque c’est ce que Jésus-Christ nous a recommandé uniquement […] et elle remarquait fort bien, que les Apôtres revenant un jour de Mission, et voulant se réjouir avec Jésus-Christ de ce qu’ils avaient chassé les diables en son nom; ce bon Maître les avait avertis que ce n’était pas de ces choses éclatantes qu’ils devaient se réjouir; mais bien de ce que leurs noms étaient écrits au Ciel dans le Livre de Vie et des Prédestinés; […] Elle ajoutait que, celui qui désire ces choses extraordinaires, qui souvent ont plus d’éclat que de solidité, s’exposait au danger de perdre l’humilité, et d’être aisément trompé du diable, qui se transforme en Ange de lumière, et qui a déjà une grande entrée dans les âmes de ceux qui estiment trop ces choses-là, visions, apparitions, révélations, don de miracles; qui les désirent pour soi et ne s’en défient pas; et qui devraient plutôt s’en estimer indignes» (C.f. Père Paul Ragueneau, La vie de la mère Catherine de Saint-Augustin, troisième livre : sa vie obsédée des démons, et possédée de Dieu, chapitre 3, pages 103-104).

Sainte Marie de l’Incarnation écrivit à son fils à propos de la bienheureuse Catherine de Saint-Augustin : « Mon cher fils, ces vertus sont plus grandes que les miracles. En effet, leur excellence est telle qu’à sa mort, aucun membre de la communauté ne savait qu’elle était un être extraordinaire, pas même son supérieur ; seul Monseigneur (de Laval) et son directeur spirituel avaient cette connaissance ».

Catherine était si détachée quant au jugement des hommes, qu’elle aimait à dire : « Bon Dieu ! Puisque nous ne sommes que ce que nous sommes devant Dieu, pourquoi cherchons-nous à paraître autrement aux yeux des hommes ?

Vision importante : Le Tremblement de terre de 1663 :

Le commerce de l’alcool (eau-de-vie) éclate comme un fléau en Nouvelle-France. À cause de cela, tout le travail des missionnaires commencent à s’effondrer, car les Amérindiens ne veulent plus les écouter, ne pensant qu’à l’alcool. En 1662, Mgr de Laval décide de rentrer en France pour recourir à l’autorité du roi. Entre-temps, Sœur Marie-Catherine de St-Augustin voit Notre-Seigneur extrêmement irrité. Le tremblement de terre commence le 5 février 1663. Il y aura plusieurs secousses qui s’étaleront sur 7 mois. Le commerce de l’eau de vie a éclaté comme un fléau en Nouvelle-France. L’évêque de Laval décide de retourner en France pour avoir recours à l’autorité du roi.

Un jour, Soeur Marie-Catherine de Saint-Augustin vit Notre-Seigneur qui paraissait comme en colère, alors elle pria pour la conversion des coupables et augmenta ses pénitences. Mais, cela ne suffit pas à apaiser entièrement la sainte colère de Dieu. Le 5 février 1663, commença l’étonnant tremblement de terre qui frappa tout le Canada et qui dura sept longs mois. Dieu accorda à Sœur Marie-Catherine la vision du tremblement de terre au Canada avant qu’il n’ait lieu, afin de l’inciter à prier et à s’offrir en holocauste pour les péchés du peuple. Pendant le tremblement de terre, elle s’est offerte en holocauste. Finalement, Dieu s’est laissé toucher et a permis à tout le peuple de se convertir et malgré les violents tremblements de terre de 6,9, il n’y a pas eu de pertes de vies humaines.

Elle écrivit « Le 5 février ayant offert mes dévotions pour les âmes qui sont en péché mortel, je priai les premiers Martyrs du Japon de la Compagnie de Jésus, dont on faisait la fête; d’en faire eux-mêmes l’application, selon qui serait plus à la gloire de Dieu. J’eus pour lors un pressentiment assez considérable, et comme une assurance infaillible, que Dieu était prêt à punir le pays, pour les péchés qui s’y commettaient, surtout pour le mépris qu’on faisait de l’Église. Il me sembla pour lors que Dieu était beaucoup irrité. Je ne pus m’empêcher de souhaiter ce châtiment quel qu’il fut ; car je n’eus pour lors aucune idée de ce que ce pourrait être. Le soir au même instant qu’un tremblement de terre commença, je vis en esprit quatre démons, qui occupaient les quatre côtés des terres voisines, et les secouaient fortement, comme voulant tout renverser; et sans doute ils l’auraient fait, si une puissance supérieure, qui donnait comme le branle à tout, n’eut mis obstacle à leur volonté. Ensuite les démons me dirent qu’ils feraient leur possible pour continuer ce renversement, qu’il y avait bien du monde effrayé, et que la peur les faisait recourir à Dieu, et penser à leur conscience; mais qu’ils feraient bien en sorte que cela ne leur servirait de guère.

Deux ou trois jours après, étant devant le saint Sacrement, je me sentis intérieurement invitée d’écouter et de voir? Je fus un peu troublée d’abord; la voix et la présence de celui qui me parla, quoi que ce fut d’une façon non visible, m’imprima une grande terreur, à raison de Sa Majesté. Néanmoins mon esprit se calma, et quoi que je fusse dans une crainte respectueuse, mon cœur possédait une paix profonde. Il me sembla que Saint Michel était celui qui me parlait : Voici d’abord ce qu’il me fit entendre. Loquimini ad cor Ierusalem, et ad vocate eam, quoniam completa est malitia eius, dimissa est iniquitas illius. Il portait en sa main gauche trois flèches, et a la main droite une balance : sur les flèches était écrit, Quis ut Deus? (Qui est comme Dieu?) Et la même devise semblait lui composer une espèce d’habillement, les flèches étaient prêtes d’être décochées; un des bassins de la balance était rempli, et comme comblé des paroles  précédentes du Prophète Isaïe. L’autre était presque vide, et on ne voyait dedans qu’une vapeur. On me fit entendre que ces flèches étaient trois sortes de punitions pour trois sortes de péchés, qui sont ordinaires en ce pays; l’impiété, l’impureté, et le peu de charité, surtout dans les détractions et les désunions. Je priai l’Ange d’avoir encore un peu de patience, et ne pas lancer sitôt ses flèches. Il me dit : Deus non irridetur (on ne se moque pas de Dieu). Je lui dis, Dieu s’oubliera-t-il de ses grandes miséricordes? Qu’il me punisse, moi qui ai attiré sa colère sur ce pauvre pays; qu’il pardonne aux autres. On ne me fit autre réponse, sinon que je lusse bien l’écriture qui était sur la balance. Je restai étrangement touchée que Dieu était si irrité; et mon cœur était dans un grand désir de pouvoir l’apaiser. Je n’ai jamais si bien conçu ce que c’est que le péché, que pour lors. Qu’il y a peu de foi, et que l’on ne comprend guère ce que c’est que Dieu! (La vie de la Mère Catherine de Saint Augustin, Père Paul Ragueneau, pages 145-147)

       Vie de souffrance :

    Le Père de Brébeuf annonce, dans une vision, que les démons ont obtenu de Dieu qu’elle n’éprouve plus aucun secours extraordinaire surnaturel. Et, au même moment, une troupe de démons entre en elle pour la tourmenter. Elle subira de nombreuses obsessions (On distingue la tentation, la vexation, l’obsession (se manifeste principalement par un certain contrôle sur l’imagination) et la possession). Elle subira de nombreuses attaques qu’elle offrira constamment pour la conversion des pécheurs et pour la libération des âmes du purgatoire. Elle obtint d’ailleurs la conversion de M. de Mésy qui laissait libre cours au commerce de l’alcool.

       Sécheresses spirituelles : Pendant toute sa vie mystique, elle souffrait aussi de nombreuses sécheresses spirituelles. Padre Pio disait que plus on s’approche du bon Dieu, plus on se sent loin de lui. La raison en est que Dieu veut qu’on se détache d’un amour sensible et égoïste envers lui. Il veut qu’on l’aime pour ce qu’il est et non seulement parce qu’il nous donne des bienfaits. Notre Seigneur lui explique pourquoi elle sent de l’amertume à aimer Dieu : «Ne t’étonne pas que la douceur de mon amour se tourne en amertume en toi, car ce n’est que pour te bénir avec plus d’amour. La croix sera votre partage, et la paix possèdera votre cœur» (Père Paul Ragueneau, La vie de la mère Catherine de Saint-Augustin, troisième livre : sa vie obsédée des démons, et possédée de Dieu, chapitre 1, pages 101). Dieu veut nous garder humble

 Sa mort:

  Le 20 avril 1668, elle est prise d’un crachement de sang. Elle est saisie d’une fièvre et d’une grande douleur à la poitrine. Sa maladie dure 18 jours. Le 7 mai, à 3 heures du matin, ses douleurs la quittent soudainement. Elle se croit guérie. Elle entonne le Te Deum, puis demande à manger. Elle a ensuite une vision où Dieu lui révèle qu’il viendra la chercher bientôt. Voici ce que sa Mère supérieure raconte concernant sa mort : « Car, se rétablissant soudainement, et utilisant pleinement ses sens, elle a dit d’une voix libre et intelligible, parlant à Dieu : J’adore tes perfections divines, ô mon Dieu ; j’adore ta justice divine ; je m’y abandonne de tout mon cœur. Puis, se tournant vers la communauté, avec un visage très joyeux et un regain de force qui nous a paru tout à fait extraordinaire, elle a demandé quelle heure il était. On lui répondit qu’il était trois heures du matin. C’est bien, nous dit-elle, entre cinq et six heures, il y aura un changement dans nos affaires. Mais entre-temps, vous me voyez guérie ; on vient de me dire que tous mes soucis sont passés, que tout est fait, et qu’il n’y a plus de souffrance pour moi. (C.f. De la part de la Mère Saint-Bonaventure de Jésus, supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec, à l’occasion du décès de Marie-Catherine de Saint-Augustin). Puis, après avoir dit cela, elle a demandé de la nourriture, pour montrer qu’elle était complètement rétablie. Après avoir mangé, elle a chanté un Te Deum avec les religieuses. Puis, elle leur a demandé de la laisser se reposer. Elle a dit : J’aimerais m’allonger pour dormir. S’il vous plaît, laissez-moi me reposer, car je suis épuisée par le labeur d’hier soir. Tous se sont retirés, à l’exception des infirmières, qui ont pris place à côté du lit du malade, – la patiente elle-même dormant, apparemment comme un petit enfant ; son visage était suffoqué par une légère rougeur, qui laissait croire qu’elle retrouvait sa condition naturelle. En l’espace d’une demi-heure, pendant laquelle elle a été observée de très près, on n’a pas eu l’impression qu’elle respirait le moins du monde. Comme nous craignions de la réveiller, nous ne lui avons pas parlé ; mais l’infirmière, en posant sa main sur la bouche de la patiente, a constaté qu’elle ne respirait plus. C’est ainsi que cette belle âme a pris son envol vers le ciel. Son visage est resté comme celui d’une personne en contemplation.  (C.f. De la Mère Saint-Bonaventure de Jésus, supérieure de l’Hôtel-Dieu de Québec, à la mort de Marie-Catherine de Saint-Augustin).

   Pour avoir offert sa vie pour l’Église et le salut de la Nouvelle-France, Marie-Catherine de Saint-Augustin est considérée cofondatrice de l’Église du Canada. Ses restes sont situés dans un reliquaire dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Québec, au 75 rue des Remparts, Québec (Qc). 

 

Sources: 

RAGUENEAU, Paul. La vie de la Mère Catherine de Saint Augustin

Dom Guy-Marie OURY, L’itinéraire mystique de Catherine de Saint-Augustin