La Vierge au secours à Madeleine de Verchères
Début de sa vie:
Le père de Madeleine, François Jarret, qui est originaire de Saint-Chef, dans le département de l’Isère en France, se joint à la compagnie de son oncle Antoine Pécaudy de Contrecœur pour combattre les Iroquois en Nouvelle-France. Ils y arrivent au Canada en août 1665 et, le 17 septembre 1669, Jarret épouse Marie Perrot, à l’Île d’Orléans. Le 29 octobre 1672, il obtient une concession de terre sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, dans une seigneurie appelée Verchères, et continue par la suite à accroître ses avoirs fonciers. Le couple aura douze enfants, dont le quatrième est Madeleine de Verchères, née à Verchères le 3 mars 1678 et baptisée le 17 avril.
La seigneurie subit périodiquement des raids iroquois. En 1690, la matrone de Verchères a pris le commandement d’une défense réussie contre un assaut iroquois sur la palissade. En 1692, les Iroquois avaient tué le fils des Jarrets, François-Michel, et les deux maris successifs de leur fille Marie-Jeanne. Avant d’accomplir cet acte de courage, elle travaillait habituellement dans le champ familial pendant son temps libre.
Déjouer une attaque surprise :
À la fin des années 1600, les Iroquois ont monté des attaques contre les colons de la Nouvelle-France, pillant et brûlant leurs maisons. Le 22 octobre 1692, les parents de Madeleine quittent le fort pour affaires et pour rassembler des provisions pour l’hiver. Madeleine, ses frères et ses sœurs restent au fort. À quatorze ans, Madeleine est responsable du fort, avec un homme très âgé (Laviolette) et deux soldats.
Un matin, des colons quittent le fort pour s’occuper des champs avec huit soldats. Madeleine était dans le jardin de choux, tout près du fort. Soudain, les Iroquois s’abattent sur les colons. Les hommes, pris au dépourvu, ont essayé de fuir pour se mettre en sécurité. Mais les Iroquois étaient trop rapides pour eux et ils furent facilement rattrapés et emportés. Madeleine, travaillant à seulement 200 pas du fort, avait une longueur d’avance sur les Iroquois qui la poursuivaient. Un Iroquois la rattrape et la saisit par son foulard qu’elle détache rapidement, puis Madeleine court vers le fort en criant « Aux armes ! Aux armes ! »
Madeleine courut vers les bastions. Elle sait qu’il n’y a qu’un seul espoir. Madeleine tira un mousquet et encouragea les gens à faire le plus de bruit possible pour que les Iroquois pensent que de nombreux soldats défendaient le fort. Puis Madeleine a tiré le canon pour avertir les autres forts d’une attaque et pour appeler des renforts. Les Iroquois avaient espéré qu’une attaque surprise leur permettrait de s’emparer facilement du fort, alors pendant un moment, ils se sont retirés dans les buissons avec leurs prisonniers.
Pendant le siège, Madeleine a remarqué un canot qui s’approchait du lieu de débarquement avec un petit gâteau nommé Fontaine. Les soldats à l’intérieur du fort refusent de partir, alors Madeleine court jusqu’au quai et conduit rapidement la famille à l’intérieur, en prétendant qu’il s’agit de renforts.
Tard dans la soirée, le bétail des colons est revenu au fort. Elle savait que les Iroquois pouvaient se cacher avec le troupeau couvert de peaux de bêtes. Elle a demandé à ses deux frères d’attendre avec elle pour vérifier le bétail à la recherche de guerriers, mais aucun n’a été trouvé et les vaches ont été amenées à l’intérieur du fort.
Les renforts de Montréal sont arrivés juste après le départ des Iroquois. Fatiguée mais soulagée, Madeleine salue le lieutenant français : « Monseigneur, je vous remets mes armes ». Les renforts ont attrapé les Iroquois et ont rendu les colons enlevés. À ce moment-là, les parents de Madeleine étaient revenus et la nouvelle de l’acte héroïque de Madeleine s’était répandue dans la colonie.
Secours de la Vierge:
Madeleine de Verchères rapporta un peu plus tard qu’elle attribuait sa survie à l’intercession de la Sainte Vierge. Elle dira avoir invoqué son secours pour que la Bonne Mère la protège contre les Iroquois: « Vierge sainte, disait du fond du coeur l’admirable enfant, Mère de mon Dieu, vous savez que je vous ai toujours honorée et aimée comme ma chère mère, ne m’abandonnez pas dans le danger où je me trouve ! J’aime mieux mille fois périr que de tomber entre les mains d’une nation qui ne nous connaît pas. »
Sources:
Mon second album d’Histoire du Canada, les Français s’établisse au pays des Indiens, par Guy Laviolette.
–Histoires canadiennes, la Vierge Marie, deuxième édition, par le Frère Ernest-Béatrix, mariste, page 17.
-https://en.m.wikipedia.org/wiki/Madeleine_de_Verch%C3%A8res