Marie au secours d’une mère de famille
Marie Hallé, mariée avec Joachim Girard, habitait au fief Saint-Jean. Elle était femme d’une rare vertu […]. Le dimanche et les jours de fête, pour entendre la messe, communier et assister aux réunions des dames de la Sainte-Famille, Marie se rend à l’église qui est fort loin. Mais tout le temps que durent ses dévotions, la pauvre femme a l’esprit à la torture. Elle songe à ses trois petits enfants laissés seuls à la maison.
C’est alors que la sainte Vierge, voyant les inquiétudes de cette mère, voulut la rassurer elle-même. Voici donc ce qui arriva un beau dimanche matin, 8 juillet 1665.
C’est le Père [François-Joseph] Mercier, rédacteur de la relation qui parle: « Marie Hallé avait laissé ses enfants endormis à la maison. Elle fut bien surprise à son retour de les voir habillés fort proprement sur leur lit, et demanda à sa fille aînée – âgée de quatre ans, – qui les avait habillés dans son absence. Cette enfant, qui a bien de l’esprit pour son âge, ne put lui dire autre chose sinon que c’était une dame vêtue de blanc, qu’elle ne connaissait point, quoiqu’elle connut fort bien toutes celles du village ; qu’au reste, qu’elle ne faisait que de sortir, qu’elle avait dû la rencontrer en sortant.
Plusieurs personnes ont cru pieusement que la sainte Vierge avait voulu guérir elle-même les inquiétudes de cette bonne femme, et lui faire connaître qu’elle devait, après avoir pris les précautions ordinaires pour ses enfants, abandonner le reste à la protection de la sainte Famille.
Ce qui rend cette opinion probable est que la mère trouva la porte du logis fermée de la même manière qu’elle l’avait laissée en sortant ; qu’elle ne vit point cette femme vêtue de blanc, qui ne faisait que sortir quand elle entrait ; que toutes les choses se sont faites dans l’ordre qu’elle avait accoutumé de les faire elle-même ; que cela ne peut être attribué à nulle personne du voisinage ni du pays que l’on sache ; que l’enfant est peu capable d’un mensonge de cette nature ; et qu’après tout, Dieu fait quelquefois en faveur des pauvres de semblables merveilles. »
Sources:
Frère Ernest-Béatrix, mariste, Histoires canadiennes, La Vierge Marie, 2e édition, pages 101 à 103