La promesse d’un patriote

 
 

La rébellion des Patriotes:

Pendant les années 1837 et 1838, il y eut une rébellion au Canada qui touchait essentiellement ce qu’on appelait le Bas-Canada à l’époque ; ce qui correspond aujourd’hui au Québec. Les rebelles se sont identifiés comme étant les Patriotes. Certains formèrent un groupe qui se nommait les Fils de la Liberté. Essentiellement composés de Canadiens-français, se mouvement avait pour but de se libérer de l’emprise anglaise qui avait une politique d’assimiliation. Cette rébellion n’a cependant jamais été soutenue par l’Église catholique à cause de sa violence et son laïcisme. 

 Au cours du printemps et de l’été 1837, les chefs réformistes, dont le principal était Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote, ont tiré parti des tensions politiques de longue date pour mettre sur pied une large force rebelle. La situation était tellement tendue qu’en octobre 1837 toutes les troupes britanniques régulières ont été retirées du Haut-Canada (Ontario actuel) et transférées dans le Bas-Canada. Les troupes rebelles ne faisaient pas le poids devant l’importante force militaire britannique, sous la direction du général John Colborne, complétée par un grand nombre de miliciens orangistes (protestants) loyaux venant du Haut-Canada. Les Patriotes rebelles firent face aux troupes et aux milices loyalistes à trois occasions : à Saint-Denis, à Saint-Charles et à Saint-Eustache. La loi martiale fut déclarée et de nombreux rebelles, dont Louis-Joseph Papineau, durent s’enfuir aux États-Unis. Des centaines ont été arrêtés, plusieurs ont été déportés en Australie, d’autres furent pendus à la prison du Pied-du-Courant à Montréal.

Le calvaire de Yamaska:

 Parmi les prisonniers se trouvait un dénommé Dominique Charland. Charland combattit durant la bataille de Saint-Denis, le 23 novembre 1837. Après la bataille, il fut arrêté, puis emprisonné à Trois-Rivières. Dominique se repentit de ce qu’il avait fait et lors de son incarcération à Trois-Rivières, il fit la promesse de construire un monument dans son village natal s’il évite la pendaison. Libéré, en 1838, il tint sa promesse en érigeant un calvaire dans le village de Yamaska.

   Le corpus du crucifix est réalisé par Alexis Milette (1793-1869), qui compte parmi les sculpteurs les plus actifs des régions de Trois-Rivières et de Nicolet au XIXe siècle. Alfred Charland, fils de Dominique, assura son entretien à la suite de son père. Arthur, fils d’Alfred, le fit réparer en 1908. En 1922, le calvaire est déménagé à son emplacement actuel. Albert Moudou l’entretient de 1942 à 2005. Le corpus et l’édicule sont restaurés en 2016.

 
 

 

Sources : 

– LEBLANC, Gilles. Pèlerinages et lieux de prière au Québec, Calvaire de Yamaska, page 85.

http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=120372&type=bien#.Xq9xydJYbIU