De la neige indiquant le site de l’église

 
 

Colonisation de Trois-Pistoles:

La colonisation française dans la région de Trois-Pistoles débuta avec l’arrivée du premier seigneur de Trois-Pistoles, Jean Riou, et de sa femme, Catherine Leblond, en 1697. Sitôt arrivés, ils construisent en 1701, une petite chapelle qu’ils mirent à la disposition du missionnaire qui les visite. Ce n’est qu’en 1802 qu’une deuxième église sera construite. Quelques éléments de cette époque sont conservés dans l’église actuelle dont le maître-autel sculpté par François Baillargé et le tableau ‘La Madone des anges’ peint par Carlo Maratta (1625-1713) et restaurée en 2001.

Guerre des clochers :

En 1840, la construction d’une troisième église de pierre est réclamée et donne lieu à la mémorable guerre des clochers entre les riverains (ceux qui vivent le long du fleuve Saint-Laurent) et les habitants de la côte, c’est-à-dire ceux qui vivent sur la colline. Le 15 mars 1841, le grand voyer Antrobus (un haut fonctionnaire chargé de la construction et de l’entretien des routes) proposa le tracé « du nouveau chemin du Roi qui passera désormais sur la côte » (c.f. Étude patrimoniale). Malgré cela, les autorités religieuses décidèrent d’ériger la nouvelle église non loin de l’ancienne, au bord du fleuve Saint-Laurent. Les gens qui habitaient en haut du village n’étaient pas d’accord avec cette décision. Ils décidèrent d’ériger par eux-mêmes une autre église, « sans la permission de l’évêque, au sud du nouveau chemin du Roi, sur la terre d’Ambroise Rousseau. On se trouve donc avec deux églises, l’une officielle et l’autre ‘rebelle’. Celle des opposants ne sert pas au culte, mais sert à défier [le choix de] l’autorité religieuse » (c.f. Étude patrimoniale). « Le curé Mâlo écrit à ce sujet à Monseigneur Signay, le 29 juin 1842, que les opposants ont commencé à construire une église et, le 24 septembre 1845, il écrit: ‘église des opposants est à demi couverte en bardeaux… les châssis et les portes sont prêts à être posés et le clocher est fini’. Cette église, bâtie en pierre des champs, était située au nord de l’église actuelle » (c.f. Étude patrimoniale). Au fil des années, cependant, l’église au bord du fleuve se déserte au profit de celle qui est sur la colline. « En 1852, Monseigneur Pierre-Flavien Turgeon décrète que l’église d’en haut sera désormais le temple paroissial de la paroisse Notre-Dame-des-Neiges » (c.f. Étude patrimoniale). 

 

Le carré de neige: 

En 1876, un nouveau curé fut nommé. Il s’agit de l’abbé Olivier-Désiré Vézina. À son arrivée, le curé affronta deux problèmes majeurs: l’église au bord de l’eau est désertée au profit de celle située sur la colline et cette dernière présente de sérieux défauts de construction et nécessite des travaux coûteux. Le temps est venu de construire une cinquième église ! Afin de susciter l’enthousiasme, et ainsi garder l’unité du village, le curé proposa de construire une des plus belles églises de la région.  

On raconte que les paroissiens étaient cependant indécis quant au site de leur cinquième et actuelle église. Voyant cela, le curé proposa une neuvaine voulant ainsi confier au ciel le soin d’en décider. Au matin du neuvième jour, à la surprise des paroissiens, un carré blanc de neige en marquait l’endroit. C’était en plein mois d’août ! À ce signe exceptionnel, on remercia Notre-Dame-des-Neiges, patronne de la paroisse.

 
Le cheval noir :

Lors de la construction de la cinquième église de 1882-1887, on put compter sur un cheval noir d’une vigueur exceptionnelle. Ce cheval apparut sans que personne ne sache d’où il venait et on s’en servit pour transporter la pierre de l’église d’en bas jusque sur la côte où l’on érigeait la nouvelle construction. Après la construction, il disparut mystérieusement. Au fil des années, certaines légendes se sont construites autour de cet anecdote du cheval noir. Il est donc difficile de vérifier ce qui est véridique ou non. Choses certaines, les légendes sont quasiment toujours construites autour de faits qui se sont réellement déroulés. Dieu sait si un jour nous pourrons répondre à nos questionnement quant à l’authenticité de l’histoire du cheval noir.

 

 

 

Sources:

Étude patrimoniale du site de l’église de Notre-Dame-des-Neiges, Trois-Pistoles, août 2018, pages 41-42