La Sainte Vierge repousse les balles de l’ennemi

 
 

Début de la fondation de Montréal:

Maisonneuve et Jeanne Mance quittèrent La Rochelle en mai 1641 avec 47 hommes, 2 femmes et quelques enfants, dans le but de fonder Ville-Marie (Montréal). Ils passèrent l’hiver à Québec, se préparant à remonter le fleuve malgré les avertissements des autorités. Les Jésuites en particulier s’opposèrent à ce projet qu’ils trouvent dangereux, le qualifiant de « folle entreprise ». La réponse de Maisonneuve restera célèbre : « Il est de mon honneur et vous trouverez bon que j’y monte pour y commencer une colonie, quand tous les arbres de cette île se devraient changer en autant d’Iroquois. »

Le 8 mai 1642, dès que le fleuve Saint-Laurent fut enfin libéré de ses glaces, l’expédition se mit en route. Habitués aux petites rivières de France, les colons sont ébahis devant la magnificence du Saint-Laurent. Le 17 mai, la légère embarcation longe la côte de l’île et, le lendemain matin, l’expédition débarque pour effectuer sa petite célébration.

En ce premier jour, les colons montent leur campement et déchargent leurs vivres. Le 28 août, les missionnaires enregistrent fièrement leur premier baptême, celui d’un enfant algonquin de quatre ans, qu’ils prénommèrent Joseph. Lorsque l’hiver s’installa, les colons ont déjà construit un mur de solides pieux, une vaste résidence temporaire pour le gouverneur de Maisonneuve et Jeanne Mance ainsi que quatre petites maisons pour les autres personnes.

Les Iroquois attaquent Ville-Marie:

Les Iroquois apprirent l’existence de Ville-Marie de bouche à oreille. Le village représenta une menace pour leurs voies de commerce. Ils y vinrent en reconnaissance le 9 juin 1643, tuant trois hommes et faisant trois prisonniers. Rapidement, la colonie est constamment assiégée par des expéditions guerrières iroquoises.

Le Père Mercier, dans sa relation de 1653, parle d’une action de valeur, dont les circonstances nous sont inconnues, mais qui montre la protection de la Vierge Marie sur la colonie. La protection de la Reine des hommes et des anges sur ce poste, dit-il, parut dans une certaine rencontre d’une façon toute particulière. Vingt-six Français, se trouvant renfermés au milieu de deux cents Iroquois, auraient dû perdre la vie sans le secours de la Vierge. Les Iroquois firent une décharge sur eux, et tirèrent deux cents coups sans blesser ni tuer personne. Ce n’est pas qu’ils ne maniaient très bien leurs armes ; mais c’est que Dieu voulait, dans cette attaque, faire paraître visiblement la puissance de sa Mère sur ceux qu’elle a en sa sauvegarde. La Très Sainte Vierge écarta les balles des ennemis, et dirigea si bien celles des Français, qu’ils renversèrent quantité d’Iroquois, et mirent en fuite ceux qui échappèrent à la mort ou à des blessures notables.

 
 

 

Source:

Abbé Faillon, Histoire de la  colonie française en Canada