Le serviteur de Dieu Frère Flavien Laplante

 
 

Né Doria Laplante, au village de St-Louis de Richelieu en 1907. Dès son jeune âge, il est éveillé à la prière dans un foyer chrétien. Il fait ses études dans son village natal et chez les Frères de Ste-Croix à St-Césaire. Il s’émerveille de la vie de ses éducateurs et dès l’âge de 15 ans, il décide de suivre leurs exemples et il entre au noviciat de Ste-Geneviève de Pierrefonds. À l’issue de sa profession religieuse, il se consacre à Dieu tout entier. Il nourrit un rêve: devenir missionnaire au Bengale, rêve qu’il confie à la Vierge et qui l’entraîne à se mettre au service de tous et d’accepter les milles tâches qui se présentent. 

   Ses éducateurs lui confient l’enseignement au Collège Notre-Dame. Il excelle comme professeur de mathématiques. Comme directeur des jeux, il n’a pas son pareil. Malgré ses multiples activités, on le retrouve souvent le soir, au pied du tabernacle et c’est là qu’il renouvelle son offrande à Dieu. Enfin, en 1934, il est élu pour la mission de Bengale, choix envié par le Saint Frère André.

  Le soir de son arrivée au Bengale, ses compagnons le cherchent et le trouvent à la chapelle, en adoration. Ce nouveau pays, il l’adopte de tout coeur. Ardemment, il continue son travail d’éducateur et avec une ténacité remarquable, il contribue au développement des écoles dont il a la charge. 

  Envoyé en service spécial à Noakhali, pendant la deuxième guerre, son intuition le pousse dans la grande ville de Chittagong alors que les combats font rage. À la vue de la misère, de la souffrance, du dénuement incroyable des pauvres, surtout des enfants, frère Flavien s’attelle à la tâche. Il organise des cuisines populaires, des classes pour les enfants et il s’ingénue à fournir du travail aux pauvres hindous, les pêcheurs qui avaient été détournés de leur gagne-pain. Ne sont-ils pas la classe la plus méprisée du pays? Rien ne l’arrête, et il sait frapper aux portes des bien nantis pour porter secours aux miséreux. « Laissez venir à moi les petits enfants ». Cette parole de Jésus le hante et il ramasse 200 enfants orphelins devenant ainsi leur père, leur procurateur, leur guide, leur sauveur. Il les abrite à Diang malgré les attaques des musulmans, les vols répétés et l’acharnement d’ennemis qui voient d’un mauvais oeil le travail exécuté en faveur des enfants des parias. 

Les enfants sont sous son oeil vigilant, mais les pauvres pêcheurs sont privés de leur moyen de subsistance puisque le gouvernement a confisqué leurs barques. Le frère Flavien se porte à leur défense, il apprend leur métier, il les défend contre les attaques des pirates de mer; il passe des jours, des semaines en haute mer se portant à leur secours. Il les organise en coopératives car il veut tellement les sortir de leur misère. Que de nuits passées en prière! 

Après plus de quarante ans de durs labeurs et à l’écoute de son coeur, frère Flavien consacre les dernières années de sa vie dans le silence et la solitude de son ashram à Diang. Ses nuits et ses  jours se passent en prière de louange et d’action de grâce, de supplication pour ses enfants, sa famille, ses bienfaiteurs. C’est en priant « Viens, Seigneur Jésus » qu’il rejoint Celui qu’il a servi avec tant d’ardeur, de confiance, de courage. 

 
 

Sources: 

La barque de l’espoir, par Albéric Houle, c.s.c

Le grand Flavien, par Albéric Houle, c.s.c