Une banquise de glace déplacée par miracle
À la veille de la messe de minuit, le matin du 24 décembre 1839, on ne voyait plus la mer tellement les glaces amassées, le long des berges, formaient un pont solide. Ce matin-là, les colons habitant la Seigneurie Nicolas-Rioux, avaient levé les yeux vers le fleuve, et furent fort étonnés du spectacle inhabituel qui s’offrait à leur vue : des milliers de points noirs luisants et grouillants étaient échoués sur la grande banquise, à vrai dire, en fait, ces milliers de points étaient des loups marins. C’est alors que près de 200 colons se dépêchèrent à se trouver arme, couteau, hache et se dirigèrent vers la glace. C’est alors que la chasse commença, bientôt la blanche banquise pris une couleur rouge. Durant la journée, c’est plus de 700 loups marins qui furent ainsi tués et transportés sur la rive par traîneau. Mais à la surprise de tous, la situation a pris une tournure inattendue, voire stupéfiante. Tout à coup, ils entendirent des cris venant de la rive, car pendant le travail de partage, les nombreux colons ne s’étaient pas rendu compte que le vent du Sud avait fait son œuvre, et avait fait détacher lentement l’immense plancher de glace, qui maintenant les faisait dériver vers le large, ceux-ci voulurent courir vers le bord de l’eau, mais il était déjà trop tard et trop loin du rivage. En effet, l’amas de glaces flottantes s’éloigna rapidement et très rapidement si tant que les cris d’angoisses se perdirent à l’horizon.
Une foule anxieuse, affolée c’était formée au bord de la rive, femmes, hommes et enfants savaient bien que seul un miracle pouvait sauver de la mort ces pauvres colons emportés par le vent du fleuve. À travers ce rassemblement se tenait l’abbé Pouliot qui, tout en abandonnant son large sourire, pris un air soucieux tout en encourageant les femmes et enfants à prier, et soudain il s’écria : « À genoux mes enfants, je vais leur donner la sainte absolution ! » puis, il leva la voix et dit : « Mes enfants là-bas, qui aller peut-être mourir, au nom de Dieu Tout-Puissant, au nom de Jésus-Christ, qui m’a donné les pouvoirs de lier et de délier sur la terre, au nom du Saint-Esprit, je vous absous de tous vos péchés. Ainsi soit-il ! » Et la multitude de gens attroupés et en sanglots répondit : « Ainsi, soit‑il ! »
Soudainement dans la nuit, le vent changea de direction passant du Sud au Nord, et la banquise sembla s’arrêter et obéir à une force surnaturelle, qui fit heurter celle-ci sur un rocher et s’arrêta, ce rocher était ce qu’on appelle maintenant « Petites Razades », ainsi, tout le monde était sauvé, quelle joie pour tous ces hommes qui craignaient le pire. Tous purent, dès le lendemain rejoindre la terre ferme en cette journée de Noël du 25 décembre 1839 que l’on célébra, on l’imagine, avec beaucoup de joie et de ferveur.
Quelques jours après, une énorme croix de bois fut bénite et plantée sur l’île, elle fut par la suite remplacée par une croix sublime.
Sources : https://www.notredamedesneiges.qc.ca/2017/03/13/ile-des-razades/